L’association a été créée en août 2001 à la suite des travaux d’un groupe de réflexion caennais issu du programme régional de prévention du suicide « Suicide, un appel à vivre » (1995 – 2000).
Le rapport à la mort a été considérablement modifié en cette fin de XXe siècle : la mort étant devenue un tabou, le deuil était réduit au silence, or 6% des deuils risquent de se cristalliser… L’accompagnement du deuil devient un enjeu de prévention et une question de santé publique. Le groupe de réflexion a conçu un projet d’accueil et d’accompagnement des personnes endeuillées. Ce projet a donné naissance à l’association.
L’objectif était de pouvoir offrir des aides correspondant aux besoins des endeuillés. Le deuil n’est pas une maladie, la réponse n’est pas obligatoirement thérapeutique, néanmoins l’appui de professionnels de la santé permet d’orienter les personnes qui en ont besoin vers les circuits de soins. L’accompagnement doit pouvoir s’appuyer sur une complémentarité entre des professionnels et des bénévoles, dans un esprit de solidarité sociale et humaine.
Le projet s’est donc inscrit dans une réponse sociétale et humaine et non dans un cadre de soins.
Le choix a été fait de se rapprocher d’associations existantes œuvrant dans le champ de l’accompagnement du deuil, c’est ainsi que l’association a adhéré à la Fédération Européenne « Vivre Son Deuil », d’où le nom de l’association.
La DRASS et la DDASS du Calvados et, depuis 2010, l’Agence régionale de la Santé de Normandie ont soutenu le projet et des moyens humains ont été mis à diposition de l’association (temps de psychologue du CHU et d’infirmier de l’EPSM).
La Mairie de Caen a mis à disposition des locaux à la maison des Associations, « Le 1901 », pour organiser l’accueil. Aujourd’hui le siège de l’association est au 8 rue Germaine Tillion.
Des associations ayant des buts similaires, écoute et accompagnement, se sont associées aux réflexions (SOS Amitiés, Associations de soins palliatifs…).
Notre équipe est composée de personnes bénévoles ayant été confrontées, ou non, à la perte d’un être cher.
En 2009, Vivre Son Deuil est devenue une association régionale et des antennes ont été créées dans la Manche (Saint-Lô, Cherbourg, Avranches) et dans l’Orne (Argentan). En 2023, Vivre Son Deuil Normandie a fait des démarches pour implanter de nouvelles antennes dans l'ancienne Haute Normandie : l'ouverture d'une nouvelle antenne dans l’Eure, à Evreux, et d'une autre à Barentin, en Seine-Maritime, est effective depuis 2024.
Vivre Son Deuil Normandie en a fait le symbole de son action auprès des personnes endeuillées… Le coquelicot est le symbole du souvenir mais aussi à la fois de la fragilité et de la force de vie. Le coquelicot pousse partout, dans les terrains dévastés comme dans les champs de blé. C’est la base du bouquet de fleurs des champs que font les enfants.
C’est aussi la fleur de la légende de Déméter divinité agraire, qui restait inconsolable de la perte de sa fille Perséphone, enlevée par Hadès, Dieu des Enfers. Déméter obtint de Zeus que sa fille revienne sur terre sous la forme d’une fleur. Ce retour est désormais marqué par la floraison des coquelicots dont Déméter buvait les décoctions pour apaiser son chagrin.
Le coquelicot est la fleur des cérémonies du souvenir en Grande Bretagne et au Canada.
Suivons la voie du coquelicot si bien exprimée par Rosette Poletti :
« Pourquoi le coquelicot ? Parce que cette fleur peut nous servir de guide. Elle est frêle et vulnérable, et pourtant elle se tient droite, dressée vers le ciel. Elle est d’une couleur intense, Elle est pleinement elle-même. Elle fleurit partout où ses graines se posent, du champ de blé au pierrier, des bords de la route à la profondeur des grandes prairies. Elle est capable de trouver ce qu’il lui faut dans la terre où elle s’enracine, elle n’a pas besoin d’arrosage ni d’engrais, elle accueille Elle ne craint pas le soleil, ni l’aridité. Elle embellit n’importe quel lieu où elle fleurit. Elle sait s’effacer lorsqu’elle a donné ce qu’elle était appelée à donner. »
Rosette Poletti, Philosophie du coquelicot, Jouvence, 2010 (2de éd.).